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MAINS MUDRA // Yoni-Lingam ou le Mythe d'Aristophane

  • Photo du rédacteur: Louise de Gastines
    Louise de Gastines
  • 27 juil.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 juil.

Je me suis toujours intéressée à la question des genres et de leur réunification. Lors d'une période de ma vie, je me suis rapprochée des enseignements orientaux et tantriques. Amoureuse du corps humain, de sa perfection, de ses pouvoirs à la fois énergétiques, symboliques et psycho-magiques, les mudras védiques activent ma curiosité.


Voir la sculpture "MAINS MUDRA"issue de la COLLECTION CURIOSITÉS. Série de sculptures en céramique émaillées, inspirées par le corps humain et le symbolisme.


Ces attractions mêlées ont je pense un jour fait germer en moi cette idée : réaliser une sculpture représentant des mains en position de mudra mixte.


Les auriculaires et les annulaires dressés au creux des paumes jointes représentent le lingam, ou le Dieu Shiva « le bon, celui qui porte bonheur », symbole de l'énergie masculine dans l'hindouisme. toujours dressé et donc potentiellement créateur, il est souvent associé au yoni ou à la Déesse Shakti « pouvoir, puissance, force, lieu », symbole de l'énergie féminine représenté par les paumes, les pouces, les index et les majeurs en coupole.



Lingams et yonis sur les ghâts, à Varanasi.
Lingams et yonis sur les ghâts, à Varanasi.


Dans nos cultures occidentales, on peine à trouver des récits de réunification.


Le premier mythe platonicien de l'androgyne est relaté par le personnage d'Aristophane, dans le Banquet (189c - 193e) au cours duquel plusieurs personnages décrivent leur conception de l'amour. Pour Aristophane, au commencement, il y avait trois sortes d'êtres humains, et non deux comme aujourd'hui : la femelle, issue de la terre, le mâle, issu du soleil, et l'androgyne, un être « composé des deux premiers et qui les renfermait tous deux », issu de la lune. Les androgynes étaient des êtres ronds possédant deux visages (des deux côtés d'une même tête), quatre bras, quatre jambes, deux appareils génitaux, etc., et se reproduisant sans sexualité.

Illustration du mythe d'Aristophane. Artiste inconnu
Illustration du mythe d'Aristophane. Artiste inconnu

On représente un discours de la rupture et de la quête amoureuse.

Ayant provoqué la colère des dieux en tentant de les égaler, ils furent punis par Zeus qui les sépara chacun en deux moitiés. L'humanité est alors divisée en deux espèces, hommes et femmes. Chaque nouvel être recherche alors sa moitié antérieure pour reformer l'être originel, dans un élan qu'Aristophane nomme erôs : « chaque moitié cherchait à rencontrer celle qui lui appartenait ». Une fois les deux moitiés réunies, celles-ci ne cherchent plus qu'à s'unir et se confondre à nouveau, et, n'y parvenant pas, finissent par mourir de faim et d'inaction. Pour éviter l'extinction de la race humaine, Zeus déplace les organes génitaux sur le devant, afin de leur permettre de s'unir provisoirement, formant les êtres humains actuels. Ce mythe explique ainsi le phénomène amoureux et sa recherche, dont l'origine se trouve dans un puissant désir de complétion de soi.

Aujourd'hui je m'interroge sur la place que donne nos mythes au couple, à sa réelle nécessité hors de la reproduction biologique de notre espèce. Cette quasi obsession est-elle vraiment garante de notre bonheur ou de notre épanouissement existentiel? La vraie quête n'est elle pas intérieure? N'aurions nous pas avantage à tenter d'équilibrer en nous ces forces dites opposées mais complémentaires ?


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